
La structuration, premier levier de financement
Aujourd’hui plus que jamais, les acteurs du secteur agricole jouent un rôle crucial dans la souveraineté alimentaire, la création d’emplois et la croissance économique en Afrique. Pourtant, beaucoup d’entreprises agricoles peinent à accéder au financement, malgré un fort potentiel.
Pourquoi?
Parce que la plupart d’entre elles ne sont pas suffisamment structurées pour rassurer des bailleurs, convaincre des investisseurs ou répondre aux exigences des dispositifs d’aide.
Structurer son entreprise agricole, c’est bâtir une base solide pour croître, se formaliser et capter les opportunités financières.
Dans cet article, Imani Partners vous guide à travers les étapes clés d’une structuration réussie : de la formalisation à la préparation du dossier de financement, en passant par les outils de gestion.
1. Formalisez votre activité : donnez une existence légale à votre projet agricole
La première étape est de sortir de l’informel. Une activité non enregistrée n’existe pas juridiquement et donc ne peut ni contracter, ni lever des fonds, ni se développer à grande échelle.
Que faire concrètement ?
- Choisir un statut juridique adapté :
- Entreprise individuelle : adaptée aux exploitations familiales ou unipersonnelles.
- SARL ou SAS : idéal si vous avez des associés ou si vous prévoyez une croissance progressive.
- GIE ou coopérative : parfait pour mutualiser les ressources entre producteurs.
- Immatriculer votre activité auprès du registre de commerce ou de l’administration agricole compétente.
- Obtenir les autorisations nécessaires : permis d’exploiter, déclaration à la Direction de l’Agriculture, etc.
Pourquoi c’est crucial ?
Une entreprise agricole formalisée :
- Accède aux dispositifs d’aide (Fonds d’impulsion, subventions, appuis techniques).
- Peut émettre des factures et contractualiser avec des partenaires.
- Est éligible aux financements bancaires et aux appels à projets.
2. Construisez un business model clair et structuré
Un modèle économique clair est essentiel pour convaincre un investisseur que votre projet est viable et évolutif.
Les composantes d’un business model agricole solide :
- Offre précise : que produisez-vous ? En quelle quantité ? À quelle fréquence ?
- Clientèle cible : grossistes ? marchés urbains ? distributeurs ? agro-industriels ?
- Canaux de distribution : vente directe, coopérative, vente en ligne, appel d’offres ?
- Revenus projetés : à court, moyen et long terme (3 à 5 ans).
- Structure de coûts : engrais, intrants, semences, main d’œuvre, entretien, transformation.
Outil recommandé : Business Model Canvas agricole
Il permet de visualiser l’ensemble de votre chaîne de valeur, des activités clés à la rentabilité.
Exemple :
Un producteur de poisson peut améliorer son modèle en intégrant une mini-unité de transformation (fumage, congélation), augmentant ainsi la valeur ajoutée.
3. Mettez en place des outils de gestion, même simples
Une gestion rigoureuse est un critère non négociable pour tout bailleur ou investisseur sérieux.
À mettre en place :
- Registre de production : suivi journalier des rendements, pertes, intrants utilisés.
- Registre de vente : recettes journalières ou hebdomadaires par type de produit/client.
- Suivi de trésorerie : entrées/sorties, marge nette, solde de caisse.
- Plan de culture / calendrier agricole : permet de visualiser les périodes creuses, de production, de récolte.
Bonnes pratiques :
- Utiliser des outils numériques simples (Excel, Google Sheets, applications mobiles agricoles comme AgroApp, FarmKonnect, etc.)
- Tenir une comptabilité allégée mais régulière.
- Mettre à jour les données au moins 1 fois/semaine.
Chez Imani Partners, nous accompagnons les entrepreneurs agricoles dans la mise en place de ces outils, adaptés à leur niveau et à leur capacité.