
le moteur caché de l’économie nationale
En République du Congo comme dans de nombreux pays d’Afrique subsaharienne, le secteur informel n’est pas un résidu de l’économie officielle – il en est le socle.
De la vendeuse de poissons au marché Total au mécanicien de Mfilou, en passant par les petits restaurateurs, couturiers, coiffeurs ou transporteurs urbains, des milliers d’hommes et de femmes vivent de leur activité, sans existence légale, sans couverture sociale, et surtout sans reconnaissance économique réelle.
Pourtant, ces acteurs sont dynamiques, innovants, réactifs et fortement résilients. Ils constituent un réservoir immense de croissance, de création d’emplois, et d’innovation économique locale.
Mais pour que ce potentiel s’exprime, encore faut-il le structurer, l’intégrer, et l’accompagner.
Voyons ensemble pourquoi le secteur informel congolais représente une opportunité stratégique majeure pour les politiques publiques, les institutions financières, et les acteurs du développement.
1. Un poids économique massif, encore largement invisible
Selon les données de la Banque mondiale et de l’INSEE-Congo, le secteur informel représenterait entre 60 et 80 % des emplois totaux au Congo, avec un apport estimé à plus de 40 % du PIB non pétrolier.
Cela se traduit par :
- Des dizaines de milliers d’unités de production actives dans l’artisanat, l’agriculture, le petit commerce ou les services.
- Une capillarité exceptionnelle sur le territoire : le secteur informel est souvent le seul tissu économique vivant dans les quartiers périphériques et les zones rurales.
- Une capacité d’adaptation hors normes : en période de crise, les acteurs informels réagissent plus vite que les structures traditionnelles.
Pourtant, la majorité de ces activités échappent au système fiscal, bancaire, statistique et social du pays.
Cela crée un paradoxe : un pan entier de l’économie fonctionne, embauche, innove, mais reste exclu des politiques publiques, du crédit et de la visibilité économique.
2. Un vivier d’entrepreneurs à fort potentiel
Le secteur informel congolais n’est pas un monde parallèle désorganisé. C’est une économie réelle, avec ses logiques, ses réseaux, ses innovations.
Beaucoup de ses acteurs :
- Dégagent des revenus stables voire croissants.
- Réinvestissent dans leur outil de travail.
- Gèrent des équipes, des stocks, une clientèle fidèle.
- Aspirent à se formaliser, mais sont freinés par les coûts, la complexité administrative et l’absence d’accompagnement.
Exemples concrets :
- Des jeunes en auto-école moto (Tchikounda, Makélékélé) qui génèrent plus de 500 000 FCFA/mois en activité.
- Des vendeuses de pagnes à Poto-Poto qui expédient à l’étranger via des réseaux informels de la diaspora.
- Des boulangers de quartier qui produisent chaque jour pour plus de 1 million de FCFA de pains sans jamais avoir franchi le cap du registre de commerce.
Ce sont des entrepreneurs en puissance.
3. Le défi n’est pas de faire disparaître l’informel, mais de l’intégrer
Il serait illusoire (et injuste) de vouloir faire disparaître l’informel. L’enjeu est de l’intégrer progressivement dans l’économie formelle, sans le fragiliser.
Cela passe par :
- Des démarches de formalisation simplifiées (statut d’auto-entrepreneur, guichets uniques, exonérations temporaires).
- L’accès à un accompagnement professionnel (comptabilité de base, formation, marketing, outils numériques).
- Une inclusion financière intelligente : produits bancaires adaptés, microcrédit, tontine structurée, mobile money sécurisé.
- Une reconnaissance juridique des formes collectives informelles (groupements de vendeuses, unités artisanales familiales, etc.).
Le programme EKOTI, développé par Imani Partners, s’inscrit dans cette logique : permettre à ceux qui entreprennent dans l’informel d’avoir un cadre légal accessible, évolutif, et adapté à leurs réalités.
4. Un levier stratégique pour la croissance et l’inclusion
Structurer le secteur informel, ce n’est pas uniquement une question économique. C’est une dynamique d’inclusion sociale, de réduction des inégalités et de stabilisation du tissu économique local.
Les impacts attendus d’une stratégie “pro-informel” :
- Hausse des recettes fiscales locales, via une taxation douce et élargie.
- Amélioration de la qualité de l’emploi : plus de protection, plus d’outils.
- Montée en compétence des acteurs : digitalisation, structuration, certification.
- Réduction de la pauvreté urbaine : les petits commerçants et artisans deviennent des chefs d’entreprise.
- Accès au crédit productif : plus de garanties, plus de solvabilité, donc plus d’investissements.
un avenir économique congolais plus inclusif passe par l’informel
En République du Congo, la croissance durable viendra des territoires, des marchés de quartier, des garages familiaux, des boutiques ambulantes. Ce sont ces milliers d’unités informelles qui, demain, pourront devenir les PME de référence, si on leur en donne les moyens.
Chez Imani Partners, nous croyons profondément en cette transition. Avec des programmes comme EKOTI ou PROSPÈRE, nous structurons, accompagnons et finançons ceux qui osent entreprendre dans la réalité, là où peu de structures interviennent.